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Commentaires
La première chose qui frappe, a la fin de la lecture de ce texte, c'est qu'il a 23 ans et que rien n'a bougé. Ou encore, à l'inverse « Nous pensions déjà ça il y a 23 ans », ce qui n'est pas exact car seuls certains d'entre nous, les plus au fait, pensaient qu'il pouvait exister une validité des EMC, validité relative, et pensaient qu'il pouvait exister un espoir de voir naître un autre paradigme que le Newtonien-Cartésien. D'ailleurs, nous ne savons toujours pas comment structurer au mieux le nouveau paradigme “Spirituel”, et s'il faut même le structurer (néanmoins, des problèmes affleurent) –…– Le fait que rien n'ait bougé cache en fait une énorme progression des “Mots d'Ordre” spirituels basés sur l'Empathie, l'Equitable, le Respect et la Dignité (entre autres valeurs appliquées à l'Universel et ce que l'on sait aujourd'hui être l'Environnement). Christina Grof relève d'ailleurs cette progression qui était déjà très évidente et patente en 1992. Si rien n'a bougé, c'est que l'Ancien Paradigme avait déjà prévu des structures, chambres et soupapes, capables de recevoir et regrouper les opinions alternatives, tolérées dans certaines mesures. L'Ancien Paradigme reste officiellement en charge des explications finales (du type “Ballon sonde”, “Hallucination”, “Canular”) et restera sans doute en poste pendant très longtemps, ce qui n'a presque plus aucune importance dans certains domaines… La seconde chose qui frappe, c'est la publicité implicite et extensive que font les époux Grof de leurs travaux et entreprises associatives, ce qui est d'ailleurs tout à fait américain, et d'une manière tellement naturelle qu'on pourrait même dire que c'est californien. Sont mentionnés les Associations d'Aide, les Ateliers Holotropiques, et diverses occasions de réunions ou d'association autour de sujets qui ne sont pas des barbecues. Stanislas lui-même revient sur les grands thèmes de son œuvre, dont le Périnatal, et ses tentatives pour coller des étiquettes personnelles sur des poteaux indicateurs de la recherche psychique. Il a d'ailleurs raison, c'est un grand Monsieur, toute sa vie engagé et vigilant, présent, et s'il n'avait pas aussi inclus la promotion et la défense de ses travaux, personne ne lui aurait rendu hommage à sa place (non pas que les hommages et remerciements n'existent pas, mais s'ils ne sont pas inclus dans un cycle cultuel, ils sont, comme certains rites d'entretien, condamnés à l'oubli). En dépit de ces deux petits points, il apparaît qu'il faille considérer cette conférence comme marquante, dans l'Etat des Lieux de la recherche Post-Jung. Bien entendu, Grof fut un Freudien classique, puis, comme il le dit lui-même, il passa de l'histoire post-natale à l'étude du pré-natal. Et comme Jung, il fut surpris par l'irruption des Archétypes, la présence d'invariants non réductibles, les faits non-newtonien-cartésiens. Invité à Esalen dans les années 60-70, Grof put être en prise directe avec toutes les recherches les plus pointues de l'époque. Il est à noter que certaines avancées, par exemple dans la compréhension des structures du délire (des délires artificiels étant induits par le LSD ou autres agents) sont de nos jours oubliées ou ignorées (parfois sciemment). Il aurait sans douté été trop tôt de dire que ce que l'on redoute, stigmatise et refuse, le “N'importe quoi” obéit en fait à des règles bien plus sommaires que celles qui agitent le “prétendu chaos”. Il vrai, cependant, que le respect du délire ne connait qu'une borne : la production de délire à tendance ou inspiration négative, et ceci restera vrai jusqu'à la fin des temps. Un autre sujet, la douleur, qui est le critère définitif du pathologique/non-pathologique –c'est à dire en fait de la plainte d'un(e) patient(e) venant voir un thérapeute pour qu'il le/la soulage–, n'est pas directement abordé-souligné, puisqu'il est entendu qu'un peu de douleur, issue du processus de confrontation, peut être induite par l'Emergence Spirituelle. Quinze jours de vision démoniaque, c'est peut-être structurant à la fin, mais n'oublions pas que de grands mystiques ont subi des agressions à répétition, et qu'il doit être possible de vivre une vie d'éveillé et de conscience, même dans une petite banlieue, une petite maison, une petite région sans confrontations dignes de Saint George et Saint Michel (qu'on peut toujours appeler à l'aide). A vrai dire, une partie importante de la Conférence fait face à cette question des limites, il est donc presque oiseux de revenir sur ce point, mais il est et sera toujours important. J'aimerais poursuivre ces commentaires et si vous les découvrez le W.E. du 7-8-11-15, je vous invite à revenir la semaine prochaine trouver leur complément et conclusion... |
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