TROIS CONSTATS A FAIRE EN 2015
Les Expériences de Mort Imminentes sont parmi
les témoignages et prises
de paroles, entre être humains, qui restent parmi les plus
bouleversants. Je suis entré à IANDS (International
Association for Near Death Studies) vers 1997, et je travaille non
seulement
sur la problématique de la Mort (mon premier exposé aux Arts Décos, en
1976, portait déjà sur ce sujet), mais à l'étude sociologique du
mouvement lui-même. En effet, la NDe a déjà une histoire, composée par
les apports des chercheurs, les témoignages toujours
irréductibles et le
¿message? des EMI (apparues en France d'abord sous leur désignation
anglo-saxonne de "NDE”).
IANDS-France est de nos jours dirigée par un excellent chercheur,
reconnu internationalement pour son sérieux (sérieux fondamental,
agrémenté souvent par un grain d'humour tout personnel), le Docteur Jean
Pierre Jourdan. IANDS-France est distincte en droit de toutes les
autres associations IANDS autour du monde, qui revendiquent
historiquement l'antériorité et une conformité par rapport à l'Histoire
même de cette première association (qui fut copiée, piratée, volée,
etc.).
Il n'existe plus en France de publication(s) papier consacrée à la
recherche en ce domaine. Internet offre par contre l'occasion de
disséminer largement des pièces d'information indispensables, de les
appeler ou rappeler. En l'occurrence, l'auteur de ce Blog a décidé de
publier, à fin de large diffusion, un texte de Stanislas Grof, c'est à
dire la transcription de la conférence que cet auteur tint à Saint Erme (au
nord-ouest de Reims, près de Laon), les 30 et 31 Mai 1992. Il
n'existait que très peu de copies de la transcription de cette conférence capitale, et toutes
les versions apparues depuis sur internet semblent avoir reproduit la première
reproduction établie par mes soins et diffusée depuis 10 ans. Je vais une fois de plus placer
une clé ou deux dans le texte que je présente, afin d'avoir le plaisir
de prendre la main dans le sac les reproducteurs qui trouvent naturel
de ne pas citer leurs sources, le travail de celles-ci et leur
inspiration précédente.
Cette conférence date donc d'il y a plus de 23
ans. Elle était révolutionnaire, à l'époque, le paradigme scientifique
newtonio-cartésien étant encore bétonné. Et puis, elle datait, et
surtout marquait une série de constats importants, auxquels les
chercheurs ont ensuite, par choix, délibérément décidé de tourner le
dos, en partie parce que "ce n'était pas ce qu'on voulait entendre". Eh
oui, ce qu'on veut entendre, dans le monde de la NDE, c'est « Nous
écoutons à présent votre expérience » assorti de « Bien entendu, votre
vécu est irréductible, nous sommes là pour témoigner de votre
témoignage ». J'ai longtemps moi-même baigné dans ce ronron, somme
toute non-dérangeant, des histoires ineffables mais racontées quand
même. Et puis une femme est morte entre mes bras, je lui ai fermé les
yeux, j'ai ainsi touché la mort de près, celle d'un être humain –au
fait, étant jeune, elle avait elle-même vécu une EMI– et je me suis
juré de dire la Vérité, comme d'habitude, là aussi, parce que la
Philosophie est ma seule religion (j'ai d'ailleurs eu longtemps ma
carte de Théosophe, avec la dédicace imprimée « Il n'y a pas de
religion supérieure à celle de la Vérité ».
Or, il
faut dégager trois de ces constats importants et bouleversants, déjà présents chez Stanislas Grof, si l'on
veut de nos jours parler de manière sensée des NDEs :
1 – On n'a pas besoin d'être en danger de mort pour vivre une EMI/NDE.
2 - En règle très générale, le vécu de l'Expérience dite d'EMI est à relier à des
témoignages répertoriés, dans l'histoire de l'humanité, sous les termes
"expériences mystiques".
3 - Il existe des Expériences d'EMI que l'on pourrait taxer de négatives, qui
sont rarement étudiées, collationnées ou même simplement recherchées.
Pour faire un premier commentaire sur ces trois constats, il est facile
de dégager et constater le premier en réunissant des "expérienceurs"
(ceux qui ont vécu une expérience dite de mort imminente) autour d'une
table, ce qui se fait à IANDS dans la pratique des "groupes de
partage", qui réunissent des personnes ayant vécu ces expériences, dans
le cadre des activités de support que revendique cette association. Le
critère "danger de mort" n'apparaît d'ailleurs pas dans les diverses
échelles criblant les points vécus des expériences.
Le second constat avait conduit Madame Nicole LeBlond, dans "La
mort
transfigurée" (premier ouvrage collectif et transdiciplinaire d'études
sur les EMI, paru en France en 1998 sous la Direction d'Evelyne Sarah
Mercier –Une Grande Dame, qui fut longtemps à la tête de IANDS-France),
à mettre en place une étude des
degrés d'extases mystiques. Avec très peu de soutien et de
reconnaissance de son travail, elle a poursuivi son ouvrage pendant des
années, et pour l'avoir régulièrement au téléphone, je témoigne de son
travail continu dans l'établissement d'un livre à ce sujet, malgré ses
soucis et ennuis de santé (elle est à présent assez âgée).
Le troisième constat est également étudié par Madame LeBlond, ce qui
m'interdit de trop parler de ce sujet, de peur de dévoiler son travail
et ses pistes fructueuses, sachant que d'infâmes copieurs et profiteurs
–il y en a aussi dans les champs des EMIs– pourraient s'empresser de faire du jus et de la mousse avec les points
les plus croustillants pour le public, et ce au détriment du travail
sérieux et de fond.
J'aurai l'occasion, bien entendu, de revenir et de commenter sur ces
trois constats sur lesquels, je le disait, un déni s'est installé… Il
me semble que la Conférence de Stanislas Grof (qui connut des déboires
dans certaines de ses interprétations sur des points des EMIs) est de
nature a traiter de ces trois constats, pour poser des bases
nécessaires à toute recherche future...